Rien ne change / Il est tôt le 12 Novembre 2023

Françoise Hardy - Tant de Belles Choses

https://www.youtube.com/watch?v=O2Ts8Ix1gqA

Il est très tôt, ou très tard. En l'occurrence , fort tôt mais avec mon comptant de sommeil dû à un coucher avec les poules, et, je remonte le temps, à une nuit précédente insomniaque très étrange. La chanson du jour est déjà passée par ici, elle plaît ou pas, elle me rappelle "tant de belles choses" qui n'ont rien à voir avec les paroles de Françoise Hardy, que l'on apprécie ou pas, bref, choix personnel. Les images appartiennent à un passé récent et correspondent au choix pour le calendrier 2024, à l'intérieur duquel quinze photos seront extraites pour égrener les mois de la prochaine année.

Liverpool, le Maroc et Londres sont représentés selon le principe habituel des escapades de l'année. En couverture, Liverpool et son musée, avec une partie de ses docks.

L'actualité reste épouvantable tout en constatant une montée en puissance de la prise de conscience de ce que l'état d'Israël commet en ce moment. L'aveuglement des gouvernants est insupportable d'alignement sur les États-Unis. La manifestation contre l'antisémitisme ignore les autres indignations, comme si on ne pouvait associer une condamnation de l'horreur actuelle ( certains le font). L'instrumentalisation grossière en politique française est une ignominie, avec une extrême-droite au coude à coude avec les autres formations, pas toutes mais l'adoubement du R.N par ces voisins de chambre est un blanc-seing pour la suite, la gauche de son côté tombant dans les luttes intestines qui la caractérisent, ostracisée par des médias de plus en plus "aux ordres", injonctions subliminales, je précise.

Dans le salon du livre où je me trouvais hier, nulle mention de ces préoccupations, le petit cercle des marginaux de l'édition gère ses difficultés à exister. Sympathique quoique peu rentable réunion, elle a le mérite d'exister. Ces petits salons sont gratuits pour les exposants, loin des 1500 euros facturés par "Etonnants voyageurs" pour une cellule simple. Autoédition, édition à la demande, et petits éditeurs se côtoient dans une confraternité régionale. Je commence à comprendre la position dans laquelle je me trouve, il me reste à vivre dans l"humilité d'un talent de "seconde zone", d'histoires à raconter, ou à conter, à défaut de participer aux débats qui agitent les cercles germanopratins sur d'éventuels travers littéraires d'untel ou d'unetelle. Il y avait comme une touchante candeur dans l'expression du ressenti de chacun lors du repas de midi. Témoignages, vécus, poésie et littérature enfantine s'exposent avec leurs imperfections et le désir de bien faire, avec les moyens du bord. J'ai retrouvé quelques souvenirs de mes débuts dans ce milieu, quand je portais la bonne parole de petits éditeurs auprès de libraires méfiants, néanmoins prêts à courir le risque (faible) de laisser entrer des oeuvres imparfaites dans leurs boutiques.  Les temps changent et les libraires, en mode "posture intellectuelle" gèrent comme tout le monde, ne laissant que peu de place à la poésie de ce genre de considération. Le discours est calibré sur l'éclectisme, à condition qu'il soit au préalable passé au tamis du tri éditorial, reflet d'une bienpensance, d'indignations choisies et consensuelles. Entre gens de bonne compagnie...

Cela m'a rajeuni, après réflexion et la boucle m'a semblé bouclée en un timing étonnant, 40 ans après avoir mis les pieds dans un milieu professionnel qu'une jeune femme s'auto-éditant qualifiait de "fermé", malgré tout son talent.

Rien ne change.

Ma posture à moi est toute trouvée.

P.S : Le calendrier sera pour la fin du mois