Intitulé du blog et autres décalages, il est 11h29.

Paris masqué, Paris sans café, Paris sans identité...

Oui, c'est un peu ce qui se passe, c'est pourquoi partir quelque part aujourd'hui reste aléatoire. Partir pour partir est un acte désespéré, il faut malgré tout un but, une finalité, des "choses" à voir, à visiter. Vérifier les ouvertures, prendre les billets avant, toujours, ne pas improviser, surtout pas, ce qui fait le sel d'un voyage est souvent l'imprévu, impossible, nous rentrons dans l'ère du prévu et de l'imprévisible à prévoir, bref, que du bonheur. D'aucuns vont me rétorquer qu'avant, il fallait anticiper, oui, bien sûr, acheter un billet d'avion et louer une voiture, et encore pas toujours, il restait un espace d'impondérables, j'ai connu.

Le titre de mon blog a été choisi il y a bientôt six ans. A l'époque, nous enchaînions les voyages et je m'étais dit que nous pouvions partager nos impressions, nos photos et quelques trucs pratiques glanés lors de nos déplacements. J'ai noté au cours des années écoulées que la fréquentation du blog montait en flèche à chaque présentation d'images, puis à chaque carnet de voyage "in situ", journal de bord inauguré en Californie en Décembre 2017. Las, tout ceci appartient à un passé certes récent, le présent, un temps immobile et un avenir fort brumeux. Chaque jour, je réfléchis à un déplacement, trop d'incertitudes et le plaisir de préparer entravé par des contraintes m'empêche d'aller de l'avant. Je me contente d'une côte unique, belle lumière ou éléments déchaînés, c'est une grande chance. A défaut de translations importantes, je me bouge dans un périmètre plus restreint certes, mais d'une grande beauté.

Comme me disait une amie, à défaut d'un grand plaisir, en prendre beaucoup de petits multiplie les moments de bonheur, en attendant une délivrance incertaine. A ce propos, j'ai lu que l'état d'urgence sanitaire avait été prolongé, en douce, jusqu'en Avril 2021, peu de monde à l'Assemblée Nationale, seule une députée REM (tiens ?) s'est insurgée contre la mise en place d'un système basé, selon elle, sur une fausse analyse des données de propagation du virus basée sur un modèle mathématique obsolète, entre autres erreurs, volontaires ou non. C'est inquiétant, un état d'urgence induit beaucoup de contraintes, avec punition pour les récalcitrants mais suppose en contrepartie de solides justifications. On sent confusément une certaine défiance vis à vis d'un pouvoir qui a beaucoup improvisé depuis le début de la pandémie, découvrant que notre système hospitalier avait été fortement mis à mal par des coupes budgétaires successives, mettant à contribution un personnel en sous-effectif. Il semblerait que la leçon n'ait pas été tirée, qu'à ce jour , le nombre de lits en réanimation n'a pas bougé, ce qui paraît insensé, d'où la multiplication des contraintes sociétales, des principes de précaution très au delà de ce qui est nécessaire, par peur d'un débordement dans un système hospitalier très fatigué. On fait payer au pays des logiques comptables libérales, au prix de libertés fondamentales, de se réunir, quelles qu'en soient les raisons. Nous paieront d'autres factures, sur le long terme, chacun sachant que les responsables de ce gâchis ne seront plus là au moment de rendre des comptes devant la population qui, comme nous le savons aussi, a la mémoire courte.

En résumé, je voudrais changer l'intitulé du blog.

Bises