Proust et le surf / Il est 09h28, nous sommes le 12 Octobre 2021

Les images sont celles du 8 Novembre 2019.

Déjà vues !

C'est possible mais on s'en fiche un peu.

C'est loin, dépaysant. Les photos de bord de mer sont monnaie courante sur ce blog, j'y habite. Celles-ci ont été prises avec le smartphone, d'où la qualité moindre. La Great Ocean road longe la ôte Sud de l'Australie entre Adelaide et Melbourne. Le climat y est tempéré, vent soutenu, nous sommes face à l'Océan austral. En face, c'est l'Antarctique, loin, je vous l'accorde mais se baigner ici n'est pas pour les frileux, disons qu'il faut être en forme, aimer le surf et regarder les requins dans le blanc des yeux en leur disant : You're talking to me ? Les plages sont immenses et vides. Les vagues, même par beau temps, sont énormes, alimentées par les centaines de kilomètres de houle du large et des hauts fonds qui provoquent ces murs d'eau s'écrasant sur le sable. Le ressac est impressionnant quand la vague se retire, prêt à vous prendre dans son flot et vous perdre dans les remous.

Je regardais à Sydney, grand beau, les surfers littéralement danser avec les vagues quand, par malheur, l'un venait à se faire prendre par l'écrasement de l'une d'entre elle sur le sable, la planche était expulsée de l'élément liquide, son propriétaire tourneboulé dans l'écume. Quelques instants plus tard, il repartait à l'attaque, allongé sur la planche, pagayant comme un fou afin de rejoindre le point précis, là où la vague se forme.

Je vous raconte ce spectacle ce matin, loin du puissant océan.

A la pointe de la Torche, ils y étaient. Le ballet n'avait rien à envier à celui observé aux Antipodes.

Admiratif je suis de ces athlètes du dimanche, créateur d'un mode vie dans les années 60. J'ai visité un musée du surf, à Torquay, improbable succession de planches, bois d'abord puis toutes les innovations de résines et de plastiques, à la légèreté insoupçonnée, aux dessins psychédéliques. Les objets, minibus VW en tête, les jolies filles aux formes généreuses, tellement premier degré que je fais attention à ce que j'écris. Cet univers semble si lointain, premier degré de corps bronzés, d'un brin de machisme bon enfant . Oups !

Désolé, cela m'a échappé mais je suis né en 1956, un autre monde dans lequel regarder une naïade sortir des flots n'était pas interdit, sans avoir à l'esprit autre chose qu'une appréciation de l'instant. 

Je n'ai rapporté de ce musée que quelques t-shirts, bonne qualité, esthétique vintage.

Une conversation me vient à l'esprit : nos mondes ne peuvent se croiser, nous ne sommes que l'addition de deux solitudes. Lointain échange qui mettait fin à une relation, entre Proust et le surf, il y a en effet un océan de vagues traîtresses et de phrases interminables.

Bonne journée

Bises