Glissement / il est 7h25 le 5 décembre 2023
La chanson date de 1963 il me semble. Elle peut faire sourire mais je la trouve attendrissante aujourd'hui... La neige qui tombe en attendant quelqu'un qui ne viendra pas est une image vécue beaucoup plus tard, ailleurs.
Les photos datent de 2011 / 2012, l'hiver et le printemps à la montagne, une certaine idée du bonheur, sans doute, sûrement, quand vous vous doutez que vous vivez de bons moments sans en être totalement persuadé, l'avenir vous souffle dans l'oreille que c'était très bien, que l'instant présent est pas mal non plus, que le temps s'écoule inexorablement, que c'est ainsi. La chanson du jour, c'est un peu ça aussi, l'électrophone, Adamo, Nana Mouskouri et ma mère qui s'enregistrait sur le magnéto à bande, moi admiratif parce qu'elle chantait pas mal. Les années 60, ce fut ces moments privilégiés dont on ne perçoit l'intensité que beaucoup plus tard, la mémoire embellit et encore, c'est l'esprit d'un enfant qui s'éveille, loin des vicissitudes du monde des adultes. La nostalgie n'existe pas, elle n'est qu'un agrégat de souvenirs plus ou moins heureux qui compose ce que vous êtes, construction de bric et de broc qu'un cerveau en perpétuelle évolution arrange à sa manière, la survie n'étant la dernière des raisons, non invoqués, venant de nulle part, l'instinct qui vous dicte qu'il faut avancer, encore et toujours, quoiqu'il en coûte, vous le devez à vos proches, à vous-même et que, bon sang, vous êtes en vie, vous vous demandez comment, mais toujours présent. Les images du passé, je parlais de rétroviseur, s'effacent, d'autres réapparaissent. La mosaïque change chaque jour. Je me réveille avec un rêve, un air que je fredonne, et je prends conscience que je suis vivant, je liste les choses à faire dans la journée et la réalité reprend ses droits.
Le glissement vers l'état de veille est un pur bonheur car j'ai le temps de le savourer...
Bonne journée
Bises